Des hectares de surfaces concernés. Les terrains appartenant au centre national de la recherche appliquée au développement rural ou FOFIFA sont actuellement accaparés par des tierces personnes. Les squatteurs s’accaparent non seulement des terrains mais aussi de la production, selon les informations recueillies. En fait, ces terrains servent à la fois de sites de recherches et d’application des travaux, à travers la plantation par exemple, ou encore de « laboratoire vivant », à en croire le Pr Aimé Lala Razafinjara, Directeur général de la FOFIFA.
Le site dans la Commune de Mitsinjo Betanimena, dans la région d’Atsimo Andrefana, fait partie des terrains squattés. Il s’agit pourtant d’un site de recherche pour le développement du coton, du maïs, du poids de cap ou encore du sorgho. Ce dernier étant l’un des produits agricoles adaptés à la sécheresse dans le Sud puisque sa culture ne nécessite que peu d’eau. Une partie du terrain de la FOFIFA à Ambanja figure également parmi les accaparés par des particuliers. « Ambanja est réputé pour sa production de cacao. D’ailleurs, Madagascar a reçu l’année dernière 3 médailles d’or, d’argent et de bronze, grâce à la meilleure qualité de cacao fin ou cacao d’excellence produit. Le cacao en question provient de notre site de recherche, avant d’être distribué aux agriculteurs », souligne le DG dudit centre national de recherche, sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES). Le site d’Ambohitsilaozana Ambatondrazaka, accueillant les recherches et la production de semences rizicoles améliorés ou encore celui de Moramanga sont aussi accaparés illégalement. Il en est de même pour celui de Kianjasoa, à Bongolava et Itasy, ou encore celui d’Ilaka Est, dans l’Atsinanana. Bref, de nombreux sites sont squattés en ce moment.
Face à cette situation, la FOFIFA enchaîne les descentes dans ses sites pour constater de visu la situation et prendre des mesures adéquates. Ces affaires d’accaparement illicite de terrains sont également portées devant la justice, à l’exemple de celle d’Ambanja et de Kianjasoa. L’on attend actuellement leur dénouement. Pour sa part, le Directeur général de la Recherche scientifique auprès du MESUPRES, Pr Heriniaina Ramanankierana, lance un appel à conscientisation et mobilisation de tout un chacun pour protéger les sites de recherche. Ces derniers garantissent le développement de la recherche scientifique, voire du pays. Ils assurent également la pérennisation de l’éducation et formation des élèves et étudiants.
Recueillis par Patricia Ramavonirina